Y a pas de honte !

Parmi les différentes catégories d'avis sur l'homosexualité, il en est une particulière, qui veut qu'on respecte l'individu (gay) tout en rejetant ses actes (entendez: ses relations sexuelles). J'ai l'esprit très large, et je peux comprendre ce mode de pensée.

Toutefois, ces personnes estiment que, de ce fait, nous devrions avoir honte de ce que nous sommes. Oups ! Et puis quoi, encore ?! En admettant que ce soit une tare, est-ce qu'on demande aux handicapés d'avoir honte de leur handicap? Aux laid d'avoir honte de leur laideur? Aux cons d'avoir honte de leur connerie (ha! ça oui, peut-être!) ? Etc...

C'est parce qu'ils n'ont toujours pas compris qu'on ne choisit pas d'être homo, on l'est, tout simplement. Je suis sûr qu'un certain nombre pense même que nous sommes gay simplement parce que nous aimons le plaisir anal !!! Ils nous réduisent donc à notre sexualité, alors que l'important c'est plutôt l'identité. Et ils ont tout faux, les 'actifs'* purs et durs, très nombreux peuvent en témoigner.

Non, personne ne doit avoir honte d'être ce qu'il est. Cette notion de honte a déjà tellement fait de mal! Pas seulement chez les homosexuels, mais dans toutes les minorités (y compris les noirs, et même les femmes qui ne sont pourtant pas minoritaires!).

Je ne suis pas spécialement pour une fierté gaie, mais pas de honte non-plus. Pas de fierté, car sinon on tombe dans le même piège que la honte. Si on est gay, on ne l'a pas choisi ni 'mérité', donc on n'a pas à en être fier ou honteux. D'ailleurs, si vous voulez une confidence, si j'avais eu à choisir, j'aurais été hétéro. C'est tellement plus simple (en témoigne le nombre de suicides chez les jeunes gays)!

Maintenant, pas de honte, mais je respecte les autres. (...) Du moins, je suis encore influencé par le mode de pensée "normal". C'est à dire qu'en dehors de lieux comme le Marais, je ne vais pas embrasser mon Loup, ni même lui tenir la main en public. Quoique! Certaines fois je le ferais bien, mais lui n'y tient pas. Il a encore plus peur du 'qu'en-dira-t-on' que moi.

Par exemple, hier nous nous croisions en bas de chez nous, moi rentrant du boulot, lui repartant. Il était dans la voiture. Je lui aurais bien fait un bisou par la fenêtre de la portière, mais lui non. Je ne parle pas de rouler la pelle du siècle, non, juste un petit kiss sur la bouche, vite fait bien fait. Mais non! Tans pis! Pourtant, nous sommes certainement connus dans le quartier comme pédés. Ils doivent bien se douter du genre de contacts qu'on doit avoir, en imaginant même davantage.

Mais bon, malgré l'avancée faite ces dernières années, il faudra encore du temps à la société, y compris à nous-mêmes, pour accepter tout çà.

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*: ACTIF (pour les non-initiés): "celui qui fait l'homme", pour reprendre une expression très simpliste purement hétéro.

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